Message: Bonjour Karl, je vais te transmettre un texte d'opinion sur la situation inquiétante de Saint-Lambert et pour lequel j'apprécierais avoir ton opinion. Merci de le poster sur ton blog pour assurer sa diffusion.
Jean Hébert
Géographe
Saint-Lambert
Merci M.Hébert, je partage chacun de vos constats. Karl Villeneuve, Chef Vision Saint-Lambert, Candidat à la mairie.
Désolante Saint-Lambert
J’habite Saint-Lambert depuis plus de 20 ans, attiré comme bien d’autres par sa
localisation exceptionnelle aux portes de Montréal, sa canopée dense et diversifiée et la
qualité de son patrimoine architectural. Il semblait y avoir une administration de
proximité et une gestion responsable des finances municipales. À l’époque, les taxes
municipales y étaient raisonnables, voire inférieures à d’autres villes de la région de
Montréal.
Désolante furent ces deux dernières décennies qui sont depuis venues gâcher
sérieusement l’expérience citoyenne. Dès les défusions municipales en 2005 qui, à elles
seules, ont coûté très chères, la spirale des coûts s’est emballée et Saint-Lambert a fait
plus souvent qu’autrement parler d’elle pour les mauvaises raisons. Les taxes foncières
et la tarification des services y sont beaucoup plus élevées (d’au moins 20 %) que dans les
municipalités voisines et les administrations de gestionnaires à la petite semaine qui se
sont succédées ont semblé tenir pour acquis les poches profondes de leurs concitoyens
généralement bien nantis. Les taxes ont augmenté à chaque année et de manière très
significative parfois alors que certaines municipalités voisines arrivaient à les maintenir
au niveau de l’inflation, voire à les geler certaines années. Il s’agit de circuler à Saint-Bruno-de-Montarville, Boucherville ou Candiac pour constater rapidement l’écart qui se
creuse avec Saint-Lambert en matière d’aménagement urbain et de qualité des services.
Dans le Palmarès des 100 villes les plus heureuses du Québec, (sondage Léger 2021) Saint-Lambert arrive au 100e et dernier rang. Dans le cadre de la dernière édition (2016) de
l’étude des HEC sur le Palmarès des municipalités québécoises, Saint-Lambert se classe
parmi les villes les plus mal gérées pour plusieurs des indicateurs utilisés. Désolant.
En matière de mauvaises gestions municipales et du peu d’expertise démontrés, les
exemples sont nombreux. Le tâtonnement et les dépassements de coûts du
réaménagement du Parc l’Espérance et de l’aréna, les dépassements de coûts de la
rénovation de la bibliothèque, les frais juridiques astronomiques associés à la
judiciarisation du dossier du bruit avec la Ville de Montréal, le traitement de faveur
accordé au club de golf du Country Club pour le paiement dérisoire des taxes foncières,
la saga interminable pour la préservation du Temple maçonnique qui se termine par sa
démolition. Sans compter les querelles intestines au conseil municipal et dans
l’administration qui ont sûrement eu un impact sur l’efficacité des services rendus.
Désolant.
Ces dernières années, les citoyens ont massivement rénové leurs résidences et pris grand
soin de leur propriété et encore plus dans le contexte pandémique. Où sont passées ces
rentrées fiscales additionnelles ? À cet égard, remarquons que les caractéristiques
historiques qui font le charme de la ville ont été maintenues par les citoyens et non par
les administrations municipales qui se sont succédées ces dernières années. Désolant.
À tout point de vue, Saint-Lambert est définitivement mal en point. Les parcs sont mal
entretenus et sans vocation claire. Les infrastructures du Vieux Saint-Lambert et en
particulier les trottoirs sont souvent dans un état lamentable et dangereux. Le
réaménagement très quelconque des rues Victoria, Desaulniers et Riverside ont été des
occasions manquées de faire de ces artères des lieux signatures. L’offre commerciale
plutôt banale de la rue Victoria fait que cette artère demeure peu animée et attrayante.
Le déneigement approximatif des rues de la ville qui nous fait remarquer rapidement que
nous sommes à Saint-Lambert lorsque nous arrivons des villes voisines. L’offre limitée
pour les loisirs alors que les citoyens doivent se battre pour avoir une place dans les
différentes activités. La gestion laxiste des nombreux chantiers résidentiels et de leurs
nuisances auditives et visuelles qui s’éternisent sur deux voire trois ans sur certaines rues.
Les nombreux bâtiments municipaux (Centre multifonctionnel, maison Marcil, etc.) gérés
par la ville sans vocation claire et sous utilisés. La ville se complait à rédiger des politiques
(famille, culture, développement durable, etc.) certes nécessaires mais sans être en
mesure d’offrir des services de base de qualité. Le Musée à ciel ouvert est une initiative
intéressante mais qui s’est faite à crédit. Sans compter le site web de la ville qui est
toujours en retard d’une génération et qui n’offre pas une information transparente sur
les délibérations et décisions du conseil municipal. La Outremont ou la Westmount de la
Rive-Sud n’en n’a plus que la réputation et elle s’effrite sérieusement. Désolant.
Les pistes menant à de meilleures rentrées fiscales dont la ville a besoin tout en
préservant la qualité de vie sont nombreuses. Densification mesurée aux abords du
centre-ville et de la gare de train. Réflexion sur la pertinence de la présence de deux
terrains de golf et non d’un seul, occupant indéniablement des espaces au grand potentiel
de redéveloppement. Redéveloppement du quartier Saint-Charles par l’industrie légère
et des espaces de co-travail. Les administrations municipales qui se sont succédées ont
tenu un discours victimaires et mis la faute sur l’Agglomération de Longueuil pour notre
fiscalité élévée. Il est légitime de chercher une meilleure équité fiscale dans
l’agglomération mais il faut aussi savoir faire le ménage dans sa propre cour et être
innovateur en matière de développement.
À l’aube d’une nouvelle élection municipale, souhaitons que nous ayons enfin une
administration progressive et créative qui prendra de front le défi d’assainir les finances
publiques et d’offrir une qualité de services digne de ce nom tout en redynamisant la ville.
Le diagnostic est sévère et les défis sont grands; Saint-Lambert s’en va droit dans le mur.
Il est très honorable de s’investir en politique municipale et nous devons être
reconnaissant envers ceux et celles qui le font. J’invite les citoyens à s’intéresser aux
candidatures proposées, à exercer leur droit de vote et à mettre à l’Hôtel de ville une
administration qui a une vision et qui est motivée à s’attaquer à ces défis de façon
rigoureuse et inventive.
Jean Hébert
Géographe
Saint-Lambert
Kommentare